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La question est la suivante : l'arbitre doit-il intervenir s'il est témoin d'une irrégularité sans que le camp non fautif ne l'appelle ?

Voici une réponse (non officielle) de Philippe Lormant, le Directeur National de l'Arbitrage.

L'arbitre n'est pas qu'un spectateur !

Cette question a été l'objet d'un assez long débat sur un autre site, compte tenu de ses difficultés d'application au bridge pratiqué dans sa forme habituelle, je veux dire lorsque l'arbitre manifestement ne peut observer ce qui passe à toutes les tables.

La réponse de Ton Koojman, Président de la Commission des lois à la WBF a pourtant été sans équivoque : OUI. De mémoire, je crois bien qu'Endicott n'a pas contesté. Stevenson qui ne manque jamais une occasion "pour en rajouter" a surenchéri "oui, oui, même si dans l'ascenseur vous entendez que quelque chose d'irrégulier s'est produit à une table, vous devez, arbitre, intervenir".
Je ne me rappelle plus très bien la position prise par " Kojak" ( l'ex chef-arbitre mondial)", il me semble qu'il renaclait un peu dans le style "Vous êtes bien gentils, Messieurs les lawyers, vous avez peut-être raison sur le fond mais j'aimerais bien parfois que vous veniez arbitrer à la place des arbitres ... ".
Je cite ici, quelques unes des personnalités faisant autorité sur le plan mondial en matière de code. Rouqui (Rocafort) avait peut-être suivi ce débat, (Olivier (Beauvillain) aussi je crois) ils pourraient alors en faire une relation certainement plus fidèle que la mienne. Bref, personnellement j'avais retenu un consensus pour répondre oui à la question et ce en dépit d'une position d'un ex-Président de comité qui avait sur un site affirmé " L'arbitre n'est qu'un spectateur", il n'a pas à intervenir s'il n'est pas requis. Je crois qu'il faut se ranger à la position soutenue par le Président de la Commission mondiale des lois d'autant qu'elle est conforme au texte et qu'à mon avis elle respecte l'éthique (cf infra). Ce n'est que l'application qui peut poser problème.

Evacuons 2 cas simples et clairs:

1) L'arbitre est témoin d'une irrégularité comportant violation de l'éthique

EVIDEMMENT, dans ce cas il interviendra d'office et sur-le-champ. Il y a là, je pense unanimité sans discussion.

2) L'arbitre a vue directe sur l'ensemble du champ de jeu (cas d'une finale 2 tables par exemple)

Comme en sport, il est la pour que les règles soient respectées.Comme il a possibilité de les faire respecter à l'identique pour tous les participants, on ne voit pas pourquoi on discuterait qu'il intervienne. L'égalité entre tous ces joueurs est respectée, ils sont, si j'ose dire, sous la même surveillance.

Le problème est qu'au bridge un arbitre a souvent une trentaine de tables à diriger, qu'il n'a donc pas un aperçu complet du (des) champ de jeu. On pourrait s'étonner qu'il remarque par hasard, parce qu'il passait par là, une irrégularité à la table " t" alors que dans le même temps on en commet une autre à la table " t + x " qu'il ne peut évidemment remarquer. C'est cette inégalité face à la surveillance de l'arbitre qui est troublante.
C'est d'ailleurs pourquoi il ne faut pas qu'un arbitre " kibbitze" une table.

Traitement : bien sûr l'arbitre témoin d'une irrégularité n'interviendra que lorsque tous les droits d'option des joueurs sont épuisés. Il ne le fera que pour rétablir l'équité s'il estime que l'irrégularité a lésé le camp non fautif. Ainsi, l'arbitre "voit" une renonce, il n'intervient surtout pas sur-le-champ car la renonce pourra devenir ou non consommée. Il laisse le coup se jouer et si en fin de donne il estime que la renonce a lésé le camp non fautif, il rétablit l'équité mais il n'applique pas de levées de transfert de pénalité. La juste réparation du dommage causé par la faute, ni plus ni moins. De même en cas de revendication/concession en revanche aucun problème avec une enchère H.T. ou bien il y a appel à l'arbitre ou bien l'AdvG. va déclarer. Dans ce cas il a accepté, c'est terminé.

Faisant ainsi, l'arbitre ne recevra peut-être pas l'approbation de tous mais au moins saura-t-il qu'il est en même religion que le Président de la Commission mondiale des lois et plus modestement avec ce qui est enseigné lors des stages d'arbitres FFB.